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Au cirque, nouvelle d’Alexandre Kouprine, 1902

Kouprine dans Olessia et autres récits, traduit par Henri Mongault, ed Ressouvenances, 2009.

Au XIX e siècle la plupart des lutteurs se produisaient dans des cirques. Voici, par l’auteur dont Tolstoï disait qu’il était le véritable successeur de Tchekhov, l’histoire saisissante et pathétique du vieux lutteur Arbouzov qui doit affronter un adversaire plus jeune (un lutteur américain, tous les deux se poursuivent depuis longtemps). Contraint de combattre malgré la maladie (il n’est vraiment pas dans son assiette), on suit le déroulement de la journée de ce personnage vulnérable, de ses rencontres jusqu’au combat dans l’arène du cirque où après un bref moment en pleine lumière, il semble voué à disparaître dans l’oubli et l’incertitude.

« Il comprit, par toutes les fibres de son être, qu’il était emprisonné dans ce cercle magique, brillamment éclairé, qu’une volonté étrangère, toute puissante, l’avait amené là et qu’aucune force n’était capable de le faire revenir en arrière. A cette idée, l’athlète se sentit soudain sans appui, désemparé, faible comme un enfant égaré ; une frayeur animale s’éveilla dans son âme, la sombre frayeur instinctive que doit éprouver le jeune taureau quand on le mène à l’abattoir sur l’asphalte ensanglanté. »

Texte de la nouvelle ici.

Lutte

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