Rédigé par Corine le . Publié dans Interviews.

Interview de Raoul et Jonas (lutteurs)

Raoul et Jonas sont deux jeunes lutteurs du club qui s'entrainent souvent ensemble. Le jour de l'interview, le 12 mai 2016, c'est l'anniversaire de Jonas. Il a douze ans le douze mai.

Jonas

La première fois que je suis monté sur un tapis de lutte, c’était au club de Montreuil. J’avais huit ans. J’avais fait du judo à cinq ans pendant un an.

Mon père a fait de la lutte. Il faisait de la lutte gréco-romaine à l’USMétro il y a longtemps quand le club de l’USMétro était ailleurs. Mon père est toujours très fort, puissant. Il ne s’entraine plus à la lutte.

Je ne faisais plus de sport en club depuis le judo, mais j’étais très sportif, je courais, je m’entrainais avec mon père, j’aimais chahuter, bouger.

Quand je suis allé à la lutte la première fois, ça m’a plu.

Raoul

La première fois que je suis monté sur un tapis de lutte, c’était à Bagnolet, aux Diables Rouges. En octobre il y a trois ans. J’avais huit ans. Mon père voulait que je fasse de la lutte.

Mon père a fait de la lutte libre, mon grand-père faisait de la lutte gréco-romaine.

Mon père ne s’entraine plus. Il fait de la musculation.

La première fois, j’ai détesté ça. Je n’étais pas du tout sportif, je recevais plein de coups. J’étais un fragile. Je n’ai pas du tout aimé.

Mon père disait que j’étais une mauviette.

J’ai continué pour lui prouver que je n’étais pas une mauviette.

J’ai appris à aimer.

Jonas

Ma première compétition c’était après deux mois de lutte. J’étais en poussin A. J’ai fait deuxième. J’ai gagné deux combats dont un contre un qui était très fort, qui avait plus d’expérience de lutte que moi. J’étais super heureux de gagner. J’étais tout petit et tout gros.. je pesais 35 kg. Quand j’ai perdu j’étais un peu triste mais j’étais fier de moi parce que j’avais bien combattu. J’étais content parce que mon père était fier de moi.

Je suis super heureux quand mon père est fier de moi.

Mon père était à la chaise.

Raoul

Ma première compétition c’était aussi après deux mois de lutte. C’était à Limoges. Un tournoi de poussins-benjamins. En fait je suis licencié à Saint-Yrieix la Perche parce qu’un ami d’un ami de mon père qui faisait de la lutte était dans ce club. Donc je suis inscrit là-bas. Mais je n’y vais pas souvent. Je fais des stages aux vacances.

J’ai fait trois matches, je les ai tous gagnés : un des adversaires était plus fort, il avait deux ou trois ans de lutte ; un autre était… comment on peut dire gros sans être méchant ? : dodu, un autre était plutôt musclé. Je ne m’attendais pas à gagner. J’avais dit à mon père : peut-être que je ne gagnerai pas, c’est ma première compétition.

C’est l’ami de l’ami de mon père qui était à la chaise.

Je n’ai jamais perdu de match en compétition sauf une fois contre Jonas. J’ai commencé à perdre quand j’ai rencontré Jonas. Quand j’ai perdu, j’avais la rage. C’était un sentiment bizarre.

Jonas

J’ai douze ans aujourd’hui. Douze ans le douze mai !

Raoul

J’aurai douze ans dans douze jours, le 24 mai. On a douze jours d’écart.