Rédigé par Elodie le . Publié dans Contributions.

contibution d'Elodie

Contribution d'Elodie à la réunion du Cercle du 24 janvier 2016

Thème de la réunion : dans la Boxe, qu'est ce qui vous a frappé ?

 

J’ai pas mal été sur internet, et à un moment je suis tombée sur une thèse de doctorat pour l’obtention du grade de docteur de l’Université de Picardie, Spécialité Sciences de l’Education, présentée par Michel Calmet. Et dans cette thèse, il a résumé en 380 pages, des Jorescam. Qui sont des « journées de recherche et de réflexion sur les sports de combat et arts martiaux ». Il a résumé les Jorescam de 91 à 2000. Il se spécialise plutôt par rapport au judo, parce qu’il se pose la question : est-ce qu’on peut enseigner les sports de combat en milieu scolaire ou pas ? (le texte complet est consultable ici) Mais il parle aussi de Boxe Anglaise. Et il y a des petits passages que j’avais envie de lire…

 

Cercle 24 janvier 16 9.2

p24 avec un schéma :« LES AJUSTEMENTS POSTURAUX, Yves GAHERY/ CNRS, Laboratoire de Neurosciences Fonctionnelles 31, chemin J. Aiguier, 13009 Marseille

Les ajustements posturaux précoces liés aux mouvements des membres, dont l'existence était pressentie depuis très longtemps, n'ont fait que récemment l'objet d'analyses expérimentales. Leurs implications dans notre compréhension des mécanismes de la commande motrice (Gahéry et Massion, 1981) et leurs répercussions potentielles sur les méthodes visant à améliorer les performances commencent seulement à être prises en compte et restent encore largement à exploiter.

Ces ajustements se situent chronologiquement entre d'une part les préparations posturales, clairement mises en place avant le mouvement lui-même et les réactions posturales d'autre part, d'origine réflexe et dues aux conséquences du mouvement considéré (Gahéry, 1987). Ils ont été mis en évidence principalement par l'enregistrement électromyographique de muscles non directement impliqués dans le mouvement et sont caractérisés en particulier par leur précocité: dans le cas d'un mouvement des bras, environ 70 ms séparent en effet l'inhibition de muscles posturaux (biceps femoris contralatéral) de l'activation des muscles directement responsables du mouvement. Les ajustements posturaux sont donc programmés centralement, parallèlement au mouvement. Ils sont cependant éminemment adaptables: ils dépendent à la fois de la situation posturale et des caractéristiques du mouvement. Ils sont en effet d'autant plus marqués, en intensité et en durée, que la force et la vitesse du mouvement doivent être importantes. Ils sont par contre atténués lorsque l'équilibre du sujet est assure.

Ces propriétés permettent de prêter essentiellement une double signification fonctionnelle à ces phénomènes posturaux. Ils auraient pour rôles d'une part la prévention du déséquilibre qui, en leur absence, serait provoqué par le mouvement et d'autre part l'accroissement d'efficacité du mouvement qu'ils accompagnent. »

 p 93 « Boxe et lésions chroniques du cerveau. Georges FEREZ, Didier ROUGEMONT et Emmanuel CABANIS/ Association Médecine Boxe, 122 rue Lamarck, 75018 Paris.

La pratique de la boxe de compétition peut-elle être génératrice de lésions cérébrales chroniques ? L'étude porte sur 52 boxeurs ayant subi un examen neurologique clinique et une IRM. 39 professionnels et 13 amateurs, la plupart de niveau national et international. Les résultats de l'étude montrent sur le plan clinique, 2 syndromes cérébelleux (3,8%), 5 syndromes parkinsoniens (9,6%), 5 troubles de la mémoire (9,6%), 5 détériorations intellectuelles et en IRM, 9 atrophies cérébrales (17,3%).

L'étiologie de ces différentes lésions neurologiques plus ou moins associées entre elles est précisée par l'analyse des carrières : ce sont les facteurs de risque de lésions cérébrales chroniques des boxeurs.

1) facteur lié au style du boxeur ("les encaisseurs"),

2) entraînements trop durs,

3) carrières trop longues ( > 12 ans), 4) âge avancé ( > 30 ans),

5) les "come - back",

6) les combats inégaux ( + + + + + ),

7) boxeur sonné pendant le match et finissant le combat sans être mis KO, 8) combats "durs" les uns à la suite des autres,

9) repos cérébral insuffisant entre les combats durs,

10) boxeur insuffisamment préparé physiquement ou techniquement, 11) nombre élevé de combats dans le jeune âge,

12) nombre élevé de défaites.

La réalité des lésions cérébrales chroniques pour certains boxeurs est indiscutable. La prévention reste possible à condition de vaincre deux obstacles majeurs, celui de l'incompétence et celui de l'immoralité. »

Là je crois qu’ils parlent surtout par rapport à la Boxe professionnelle.

Indices préparatoires et comportementaux et temps de réaction en Boxe Anglaise p31 : « Au cours d'un combat de percussion, un pugiliste sur la défensive doit, en fonction du comportement de son adversaire, décider très rapidement quelle action entreprendre pour éviter, dévier ou stopper le poing ou le pied lancé par l'adversaire. Le temps qui lui est accordé pour, planifier et réaliser sa réponse, une fois le coup parti, dépend de la distance qui le sépare de son adversaire, ainsi que de la vitesse du projectile qui tente de l'atteindre. Dans le cas de la boxe anglaise, notre étude chrono-photographique nous indique que les trois attaques fondamentales de cette activité (direct, crochet et uppercut) ont des temps de mouvement d'environ 280 ms. »

Sur Le contrôle des mouvements et le conflit vitesse-précision p50 : « On comprend bien alors le dilemme du boxeur : fonctionner en boucle ouverte avec des mouvements très rapides mais dont la précision n'est pas optimale, ou fonctionner en boucle fermée avec des mouvements très précis mais dont la lenteur diminue la pression temporelle qui contraint l'adversaire à s'adapter rapidement. Le plus important, au cours d'un combat de percussion, étant de prendre l'adversaire de vitesse, on peut formuler le principe tactique suivant :

Les mouvements d'attaques doivent être exécutés avec la rapidité maximale de façon à minimiser le temps accordé à l'adversaire pour traiter les informations et exécuter sa parade. La précision du mouvement dépend donc essentiellement de la spécification proactive des paramètres du mouvement. »

 

On écoute un enregistrement de combat de boxe.

Je voulais écouter, parce que moi, j’ai du mal à voir les combats. Quand je t’ai vu combattre Julien, j’étais très très mal, en fait. Même si j’ai énormément de respect, mais j’ai du mal à voir des combats. Je regarde comme ça (geste de mettre la main devant les yeux et d'entrouvrir les doigts pour voir). Et l’ambiance des combats m’émeut beaucoup en fait. Alors j’avais envie, juste en écoutant ensemble, après quelques extraits de textes très théoriques et même drôles, parce qu'ils ont des mots tellement scientifiques qu’ils en deviennent poétiques. Mais les combats, même en écoutant ça me fait quelque chose.

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