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Interview de Vadim (lutteur)

Vadim est un des entraineurs de Bagnolet Lutte 93  (Les Diables Rouges). Il entraine en lutte libre.

En premier, j’ai commencé à faire de l’haltérophilie et peut-être que quelque chose s’est mal passé entre l’entraîneur et le petit, moi, il m’a dit : « Tu t’arrêtes. » Je sentais que j’étais sportif, tout de suite après j’ai changé de sport, c’était à l’âge de huit, neuf ans. C’était en Russie, dans le Caucase, en Ossétie du Nord. Il y a plusieurs républiques dans le Caucase. Dans un village de cinq mille habitants.

Il y avait une petite école de lutte. J’ai commencé là-bas. Pour aller jusqu’à là-bas c’était en bus. À huit ans j’ai commencé. Jusqu’à là-bas il y avait dix kilomètres et pour revenir c’était chaud parce que à partir de vingt heures il n’y a plus de bus et chaque fois je revenais à pied. Dix kilomètres pour huit ans. Parfois avec mes amis, des fois j’étais tout seul. Huit ans…mon enfant il a bientôt huit ans.

Dans ma famille au début c’est mon frère qui a commencé, après c’est lui qui m’a poussé, après il s’est arrêté, j’ai continué.

Là-bas le problème c’était l’école. Ici et là-bas c’est pas les mêmes horaires. Là-bas ça commence à neuf heures jusqu’à quinze heures. Je restais jusqu’à midi et après je partais faire l’entrainement. Et ils ne disaient rien. Ce n’était pas tous les jours mais des fois c’est arrivé, c’est peut-être pour ça que je suis pas très fort à l’école.

La lutte, j’ai tout de suite senti : « Ça, c’est à moi. » Je ne sais pas pourquoi, tous les enfants quand ils jouent déjà ils se contactent. J’ai senti que j’étais un peu plus fort que les autres. Naturellement, je suis fort, et à partir de dix ans déjà, des fois je pouvais gagner des quinze ans. Ça motivait. Ma première compétition j’ai fait troisième, après je me suis dit dans ma tête : « C’est bon, la prochaine fois c’est moi qui gagne ».

J’avais dix, onze ans, je ne me rappelle plus, mais à peu près dix, onze ans. Chez nous on commence pas tôt, on commence à peu près à neuf, dix ans. C’est pas comme ici, c’est pas la petite section, juste après les plus grands et après les grands. Chez nous, déjà à dix ans je me suis entrainé avec les grands. C’était tout le monde ensemble. Pour ça c’était un peu chaud. C’était mal organisé.Chez nous le sport numéro un c’est la lutte. Dans la capitale on commence peut-être plus tôt mais dans un petit village c’est pas pareil.

Chez nous tout le monde lutte. Par exemple, quand on va sur le terrain, on lutte sur le terrain. Je ne sais pas si vous êtes au courant mais la meilleure fabrique de grands champions de lutte c’est l’Ossétie du Nord.La Russie c’est des grands, mais chaque fois la région du Caucase est présente. Entre nous c’est trop de concurrence. Par exemple, sur huit catégories de lutteurs russes, il y a six lutteurs du Caucase, dont trois personnes de l’Ossétie et trois personnes des autres régions. C’est pour ça, il y a trop de concurrence chez nous. À seize ans, quand j’ai été cadet, j’ai gagné le championnat de Russie et après le championnat du Monde cadet.

Et après, juste un an plus tard, j’ai fait deuxième, parce que c’est trop de concurrence. J’ai fait quand même le championnat d’Europe, j’ai gagné le championnat d’Europe. Tout le temps je faisais deuxième, deuxième. Ils ont dit : « Il fait toujours deuxième et pas premier ». Là-bas c’est juste le premier qui compte, le deuxième c’est : pas de chance. Chez nous ça paye juste pour le premier, ça paye bien pour le premier. Je faisais deuxième et j’ai gagné quand même le championnat d’Europe. Celui devant moi c’est un lutteur qui a gagné le championnat de Russie, c’est lui qui m’a gagné. Quand même il a gagné le championnat du Monde. Et ils ont fait des cadeaux juste pour lui, pour donner un peu d’argent. J’étais fâché à cause de ça.

Là-bas c’est trop, comme je vous disais, c’est trop de concurrence, et parfois les lutteurs partent à l’étranger. Et je me suis dit : si quelqu’un me propose, tout de suite je pars.

À partir de quinze ans tu es professionnel, tu vis juste pour ça.  Tu gagnes les compétitions, tu vis juste pour ça. Tu as des avantages si tu es sportif de haut niveau. Les études c’est plus simple pour les sportifs. Il faut juste que tu te présentes quelques fois, qu’ils te voient. Là-bas ils donnent juste pour les sportifs. Tu as beaucoup d’avantages. Chez nous l’armée c’est obligatoire, mais si tu es sportif ils te détachent. Les études c’est un peu comme ça aussi. Il y a beaucoup d’avantages pour les sportifs.

J’ai lutté jusqu’à vingt-deux ans pour la Russie et toujours je faisais deuxième. En junior jusqu’à vingt ans. Après une fois j’ai fait cinquième au championnat de Russie à vingt-et-un ans, après à vingt-deux ans j’ai rien fait, après je sais pas. C’était juste les tournois mais les tournois ça compte pas parce que la priorité c’est de gagner des championnats. Après mon entraineur m’a dit que les français recherchaient deux partenaires pour préparer les lutteurs pour le championnat du Monde. C’est comme ça que je suis venu première fois.

C’était la fédération française de lutte qui cherchait. Ils cherchaient des partenaires pour préparer les lutteurs pour le championnat du Monde. À vingt-trois ans je suis venu pour la première fois, pour trois semaines. C’était à l’INSEP. Trois semaines et je suis reparti parce que c’est mon visa était fini.

Pendant les trois semaines un lutteur du club de Bagnolet m’a proposé : « Tu veux faire le championnat par équipe ? » Je savais qu’il y en avait en Allemagne, c’est le Bundesliga, je ne savais pas qu’il y avait la même chose ici, le championnat par équipe. Tout de suite j’ai dit oui. Après c’est Didier qui s’est occupé de l’invitation et tout ça. T’as le droit de faire le championnat par équipe même si t’as pas de papiers. Avant tu avais le droit d’engager deux lutteurs étrangers par équipe. Comme Bagnolet a souvent gagné le championnat, ils ont dit non, ils ont changé le règlement depuis quelques années. Maintenant c’est un lutteur. Mais Dieu merci avant de changer le règlement, j’ai été naturalisé ! Après, j’ai invité plusieurs lutteurs à la demande de Didier. On a invité plusieurs russes, même des champions du monde. Qui ont lutté pour nous.

J’ai entrainé l’équipe de France de 2010 jusqu’à 2012, on peut dire que c’est moi qui ai préparé les athlètes pour les J.O. 

Mon problème c’était quoi ici en France ? J’ai gagné six ou sept fois le championnat de France et tout le temps j’ai gagné facilement. J’ai pas d’adversaire ici. J’ai pas de concurrence et ici je gagne facilement. Quand je pars au championnat d’Europe ou du Monde, c’est pas pareil, c’est pas le même niveau et chaque fois mon problème c’était ça, je gagne ici facilement, et là-bas c’est pas le même niveau. Heureusement j’ai de la chance, une fois j’ai fait troisième en championnat d’Europe. Le niveau en France, c’est moyen, mais ça progresse !

J’aime bien montrer, partager les techniques. Si tes partenaires sont forts, tu progresses. Chaque fois que je montre de la technique avec un partenaire, si j’attaque ça me gêne pas qu’il réagisse sur les attaques; parce que si il donne facilement les points, ça donne rien du tout. Il faut qu’il résiste parce que la lutte c’est pas comme les autres sports, t’as une seconde et tu peux perdre. Comme on a en a parlé il n’y a pas très longtemps ça se joue à des petits détails, c’est cinquante grammes. Et ici les français, on peut pas dire exactement les français mais certains lutteurs, quand on leur attrape les jambes, tout de suite ils tournent, ils donnent les points. Et bien non : tu peux réagir, tu peux te défendre. Parce que dans leur tête si on leur a attrapé les jambes, c’est fini. Chaque pays c’est un style différent de lutte mais le but c’est de gagner ou de faire tomber sur le dos. Les pays de l’Est ils ont plus de technique, les pays de l’Amérique, Cuba ou les Etats-Unis, ils ont plus de force, des fois ça joue ça aussi. La France c’est au milieu. Il manque de deux, trois lutteurs dans chaque catégorie pour développer la lutte.

Le combat dont je me souviens c’était au championnat de Russie. Chez moi, dans ma capitale. J’ai pensé : « C’est moi qui suis plus fort que tout le monde ». Il y avait trente personnes derrière moi, je ne voyais pas qui pouvait me gagner. J’avais dix-neuf, vingt ans, oui vingt ans, dernière année junior. Je regardais les autres après mes combats, les autres adversaires, mais je ne voyais pas qui pouvait me gagner. En finale c’est un jeune qui est passé, et j’ai pensé que je gagnerai facilement. Ça a bien commencé, c’était 2-0 pour moi.(Avant, c’était pas le même règlement. Avant, durant les neuf minutes du combat il fallait que tu marques trois points, si tu ne marquais pas trois points tu avais trois minutes de prolongation.) J’étais à 2-0 c’était facile, je gardais mon score mais il fallait marquer un point pour gagner. On était à 8’52, il restait même pas dix secondes. L’arbitre a sifflé passif pour moi, je me suis mis au sol et dans ma tête c’était bon, j’avais gagné. Après il m’a arraché et trois points pour lui. Pour moi c’était le choc, pendant deux mois je suis resté à la maison, pendant deux mois j’avais mal partout. C’était pas prévu et dans ma tête, je sais pas, j’étais très très mal. Je sais pas pourquoi. Ça s’est très mal passé à partir de cette compétition pour moi. La régression a commencé. Parce que tout le temps j’avais progressé et à partir de là… C’était, comment je peux dire, le mauvais combat.

Après j’ai fait troisième au championnat d’Europe en Russie, c’était la plus grande compétition pour moi, pour la France. C’était en 2006. Je suis né en 79, c’était à vingt-sept ou vingt-huit ans. C’était aux championnats d’Europe en Russie. C’était en Russie et ça me motivait un peu plus, parce que c’est là-bas. J’ai aussi gagné les Jeux Méditerranéens pour la France.

Chaque fois mon problème c’était le régime. Ma catégorie c’était moins de 66 kg et mon poids normal c’est 74/75 kg. Chaque fois mon problème c’était ça. La catégorie juste au-dessus c’est 74 kg. Avant on avait dix catégories dans chaque style, dix catégories en gréco, dix catégories en lutte libre. Les filles ont pris des catégories aux Jeux Olympiques. Sur dix catégories ils en ont enlevé quatre en lutte libre et quatre en gréco, ils ont donné huit catégories pour les filles. (la lutte féminine a été introduite aux Jeux Olympiques en 2004) Et franchement si quelqu’un me demande pour les filles… Et même j’ai pas trop envie d’écouter la lutte féminine parce que pour nous, c’est comme quelqu’un qui a nous a pris notre assiette.

Avant il y avait la catégorie 48 kg, maintenant ça existe plus. C’était utile parce que pour les petits comment tu peux faire ? Parce qu’il y a des gens comme ça. Il y a des régions en Russie, la Yacoutie par exemple, c’est à côté de la Sibérie, là-bas ils sont tous petits, et maintenant pour eux il n’y a aucune chance, parce que la première catégorie ça commence à 57 kg et maintenant ça va de dix kilos en dix kilos. C’est beaucoup quand même.

Mon fils a huit ans. Jusqu’à cette année j’avais pas trop envie qu’il commence les compétitions parce que si tu commences tôt ça veut dire que tu peux arrêter tôt aussi. Parce que tu te fatigues. C’est les p’tites blessures. Tout le monde me demande : « Vas-y, ton fils doit commencer les compétitions de lutte. » Je dis non parce qu’il s’amuse. Parce qu’il faut qu’il trouve ce métier lui-même. Sa première compétition il a fait troisième, il a fait troisième et il m’a dit : «Papa j’ai plus envie de faire la lutte ». Parce que il a perdu. J’ai dit : «Non c’est rien ». Parce que c’est pas un problème. Juste après il a gagné. Il a mal lutté mais il a gagné. Il est encore petit quand même. C’est lui qui a voulu faire de la lutte. Maintenant il adore, il aime que la lutte, quand je regarde des vidéos de lutte il regarde avec moi et ça l’intéresse beaucoup. Comme pour certains, par exemple qui mettent le maillot de Ronaldo. Mon fils regarde les meilleurs lutteurs, il ne connaît pas encore tout le monde mais il me dit : « Lui il est plus fort » et il me dit : «Je vais devenir plus fort que lui ». J’espère.

Je garde mes jours de congés pour le mois d’août et une fois par an, je pars un mois complet en Russie. Je ne lutte pas, j’habite dans le village et chaque fois que j’arrive, je ne sors pas de quelques jours comme ça je me repose et je respire un peu l’air de là-bas. Quand tu te fatigues physiquement tu peux récupérer vite, mais quand tu te fatigues moralement, ça n’a rien à voir, ce n’est pas pareil, c’est moralement. Ça veut dire que tu as besoin de profiter un peu de là-bas, de discuter avec les anciens copains, avec la famille.

Je ne lutte plus. Je garde mon corps en forme parce j’aime bien la lutte et des fois quand je vois quelqu’un qui vient, un peu moniteur, j’essaie encore de lutter avec lui. Des fois bien sûr je lutte avec un petit lutteur pour qu’il progresse. Mais sinon, pour moi, comment je peux dire, m’entraîner tous les jours non, peut-être que je lutte un peu une fois par semaine, mais pas régulièrement.

C’est pas bon un entraineur qui ne fait pas croire à ses élèves qu’ils vont gagner. Pour ça je lutte avec eux et je leur donne un peu de chance. Par exemple, quand il attaque je laisse faire dès qu’il m’a marqué, vous comprenez ce que je veux dire ? Par exemple si un entraineur attaque et l’élève rate à chaque fois, ses élèves ne croiront pas en eux-mêmes.

Chez nous il y avait la lutte libre, et pas beaucoup de gréco, ils ont commencé à développer la gréco. À quel âge on choisit entre la libre et la gréco? Je sais pas, franchement ça je ne comprends pas, mais il faut qu’on écoute le président, c’est lui qui décide. Si par exemple t’as choisi le judo il faut que tu continues judo, il faut pas sauter d’un sport à l’autre. Parce que les deux formes de lutte c’est pas pareil, la gréco et la lutte libre, ça n’a rien à voir. Pour moi le sambo est plus proche de la lutte libre que la gréco, mais je n’ai jamais vu de sambo en vrai. J’en ai vu un peu à la télé. Pour nous, la lutte libre c’est plus proche du sambo ou du grappling que la gréco. C’est juste les tenues qui sont les mêmes, c’est tout.

Les trente première secondes d’un combat, c’est très important, même une minute, parce que tu connais pas l’adversaire. Dans toutes les activités c’est comme ça, il faut que tu calcules tes forces. Parce que si tu commences à te dire : « Je peux le manger » ça marchera jamais parce que lui aussi il s’est dit ça dans sa tête. Les premières trente secondes il faut se connaitre un peu. Tu fais attention, après, à partir de trente secondes tu essaies la première attaque, après, chaque trente/quarante secondes il faut que tu pares une attaque. Tu peux pas attaquer tout le temps, si une attaque arrive, tu peux enchaîner, ça veut dire que tu peux continuer. Par exemple les lutteurs cubains, les lutteurs américains, ils ont moins de technique ; au début ils ont un peu de mal mais à la fin ils ont la force. Des fois au début ils ont des problèmes mais après ils gagnent, ils sont moins fatigués.

Mon problème c’était quoi ? Physiquement je suis plus fort, même on peut dire deux fois plus fort que les autres, techniquement ça va, mais tactiquement j’étais faible. Mon problème c’était tactiquement. Après quand j’ai commencé à entrainer, tactiquement je suis devenu plus fort. Les sportifs, les lutteurs, certains peuvent devenir fort. En lutte, j’étais fort, techniquement ça allait, mais tactiquement non. Maintenant que j’ai arrêté la lutte, j’ai moins de force, la technique ça va, mais tactiquement je suis meilleur, je sais pas pourquoi. La tactique ça veut dire calculer sa force et réagir un peu plus vite, comme aux échecs, il faut que tu penses un peu plus tôt que ton adversaire

Tout joue, beaucoup de choses jouent, pour nous, comme pour tous les sports. Il faut que tu te couches tôt, que tu fasses un régime. Ça veut dire de la discipline, ça veut dire que tu es professionnel, tu ne penses pas à ce qui se passe autour de toi, tu regardes devant. Il n’y a pas très longtemps j’ai montré à certains…

Il cherche des photos sur son téléphone portable.

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Pourquoi je vous montre ça ? Si tu es professionnel il ne faut être que là-dedans. Si tu fais les études il faut que tu penses aux études.

Je me suis déjà blessé. Quand j’étais en équipe de France, l’entraineur a fait une rencontre entre la France et Cuba, comment tu peux faire une rencontre comme ça! Cuba c’est là (il lève la main) la France c’est comme ça (il baisse la main). Je n’étais pas prêt et contre moi c’était un champion du monde. J’ai lutté pour la France à partir de vingt-trois ans, au début ça a bien commencé. J’ai été sept fois champion de France. J’avais l’avantage du poids pour moi, l’autre je ne sais pas, il s’est énervé, il m’a retourné, j’ai mis mon coude et mon coude est parti. J’avais vingt-huit ans, et après ce n’était plus comme avant. Tu peux lutter jusqu’à trente-cinq ans, mais à partir de ce moment, je n’avais plus de force parce que j’avais perdu 70% de force dans le bras droit, et 70% c’est beaucoup.

Les règles de lutte sont meilleures aujourd’hui. Avant le président de la lutte était un Suisse. Il ne connaissait pas très bien la lutte. Il a changé la lutte complètement, mais il avait ses raisons. Les Européens commençaient à gagner contre les pays de l’Est, c’est très rare. C’était presque pas de la lutte, ce n’était plus intéressant pour le public. Après ils ont changé à nouveau et maintenant c’est un nouveau règlement, c’est les forts qui gagnent. Avant c’était juste : Tu pousses, l’autre sort, et tu perds un point. Ça c’est resté mais avant, c’était par manche comme en tennis, tu gagnais une manche, et c’était bon. Maintenant c’est le score sur tout le temps du match qui compte.

C’est difficile de gagner sa vie ici avec la lutte. Par exemple si tu gagnes les Jeux Olympiques, en France encore ça te donne un peu d’argent, 50.000 ou 100.000, mais c’est nul ça. Parce que plus haut que les Jeux Olympiques tu peux pas trouver. Pourquoi je dis ça, parce que dans les pays de l’Est c’est très différent, ils donnent beaucoup d’argent, c’est dix fois plus que ici. Par exemple, les Anglais ils donnent un timbre pour les J.O. Vous savez ça ? Juste un timbre pour les J.O. ! en Norvège c’est la même chose. Pour moi, pas mal de choses m’ont choqué ici. Quand je suis venu en France, à vingt-trois ans, vingt-quatre ans, j’ai habité à l’INSEP, il y avait un self et je voyais des champions du monde, des champions olympiques, qui mangeaient avec nous au self, tous les jours ! Pour moi ça m’a choqué parce que j’ai pensé : « Ils sont radins ou quoi, pourquoi ils mangent ici ? » Après, j’ai compris ! Pour moi c’était bizarre parce que chez nous, dans les pays de l’Est, si tu es champion olympique, ça veut dire tu as de quoi de vivre toute ta vie, c’est ça.

Champion du monde, en Russie, tu gagnes beaucoup d’argent, ça te motive encore plus !

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